En octobre 2022, la France lançait un signal fort à l’échelle mondiale avec la signature de la première Charte Croisière Durable en Méditerranée française, élaborée avec les principales compagnies maritimes internationales. Cette initiative, à la fois ambitieuse et volontaire, visait à améliorer l’empreinte environnementale du tourisme de croisière bien au-delà des obligations réglementaires.
Conçue comme un cadre d’engagement commun, cette charte impose des standards environnementaux stricts pour les escales dans les ports méditerranéens français. Elle s’articule autour de huit grands axes, allant de la protection de la biodiversité à la réduction des émissions, en passant par la valorisation des déchets ou la lutte contre les nuisances sonores.
Aujourd’hui, dans le cadre de la Conférence des Nations Unies pour l’Océan, la France renforce cette dynamique avec une version révisée de la charte pour 2025. Cette nouvelle version comprend 20 engagements, applicables à partir du 1er janvier 2026, et étendus à trois zones : portuaire, eaux territoriales et Zone Maritime Particulièrement Vulnérable (ZMPV) du nord-ouest méditerranéen.
Fort de son avance dans le domaine du développement durable, la Principauté de Monaco rejoint la Charte 2025 en tant qu’État partenaire, soulignant sa volonté de contribuer activement à une transformation durable du tourisme maritime.
« Nos règles sont parmi les plus strictes d’Europe, mais nous croyons à l’effort collectif », a déclaré Céline Caron-Dagioni, Ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme de Monaco. « Ce socle commun permettra à l’industrie de la croisière de progresser, pour une Méditerranée plus sobre et mieux protégée. »
Parmi les mesures phares :
Branchement électrique obligatoire à quai dès que possible, pendant toute la durée de l’escale.
Réduction des émissions atmosphériques, notamment via des moteurs aux normes Tier II minimum et l’usage de systèmes SCR (réduction catalytique sélective).
Interdiction des scrubbers à boucle ouverte dans les eaux territoriales.
Zéro rejet d’eaux usées non traitées dans la ZMPV.
Protection renforcée des cétacés, avec des dispositifs pour éviter les collisions.
Gestion durable des déchets et limitation des nuisances lumineuses et sonores.
Mobilité à faibles émissions lors des escales et excursions.
Limitation du surtourisme et soutien à l’économie locale.
Interdiction d’approvisionnement en eau douce dans les zones en sécheresse.
Ces engagements seront évalués chaque année par des auditeurs externes, garantissant leur application concrète sur le terrain. Plus de 50 % des escales en Méditerranée française ont déjà adopté la nouvelle charte.
Le Ministre français chargé des Transports, Philippe Tabarot, souligne :
« En fédérant les plus grandes compagnies autour d’une charte exigeante, la France a impulsé une transformation mondiale. L’arrivée de Monaco donne un nouvel élan à cette dynamique. Notre objectif : que d’autres États suivent et contribuent à un modèle de croisière durable, global et responsable. »